Présentation de la tradition manuscrite des ouvres du grammairien et poète Jean de Garlande reconnues comme authentiques, à savoir le
Compendium grammaticae, la
Clavis compendii et l'
Ars lectoria ecclesiae (datables des années 1232-1234), les commentaires du
Doctrinale d'Alexandre de Villedieu et du
Graecismus d'Evrard de Béthune (antérieurs ou contemporains aux traités grammaticaux), le
Dictionarius (1228-1232) et le
Commentarius (prologue de 1246), l'
Unus omnium (contemporain ou un peu postérieur aux commentaires du
Graecismus et du
Doctrinale), les traités moraux ou symboliques
Morale scholarium (1240-1245) et
De mysteriis ecclesiae (après 1246) - le
Cornutus vetus ou
Distigium n'a pas été retenu, malgré la forte probabilité de l'attribution -; enfin les textes poétiques
Parisiana poetria (texte théorique, v. 1225),
Exempla honestae vitae (petit recueil versifié de colores rhetoricae),
Georgica spiritualia (1217-1221),
Epithalamium b. Mariae Virginis (v. 1221),
Integumenta Ovidii (1232),
Stella maris (1248-1249) et
De triumphis Ecclesiae (commencé en 1229 et achevé en 1252). Sont mentionnés à titre annexe les
Synonyma et Æquivoca en vers, inauthentiques, dont la réunion est parfois appelée
Enchiridion, et le
De aequivocis. On attribue parfois aussi à Jean un
Liber de deponentialibus, des
Expositiones vocabulorum et des
Versus proverbiales. Dans une deuxième partie de l'article, les manuscrits contenant ces ouvres sont énumérés par pays: Brugge, Stadsbibl., 536 (milieu XIIIe) et 546 (milieu XIIIe); Cambridge, CCC, 150 (XIVe) et 414 (XIVe); Cambridge, Gonville & Caius Coll., 136 (2e moitié XIIIe), 385 (milieu XIIIe) et 593 (XIIIe-XVe); Cambridge, Peterhouse, 215 (XIIIe); Cambridge, UL, Ll. I. 14 (XIVe) et Oo. VI. 110; Durham, Chapter Cath., C. VI. 26 (XIIIe); Lincoln, Chapter Cath., 132 (fin XIIIe); London, BL, Add. 15832 (2e moitié XIIIe) et 41476 (2e moitié XIIIe), Arundel 394 (XIIIe), Cotton Claudius A X (XIVe), Cotton Titus D XX (XIIIe), Harley 1002 (XVe) et 4967 (XIVe), Royal 15. A. XXXI (2e moitié XIIIe), Royal 8. C. IV (XIIIe-XIVe); London, Lambeth Palace, 502 (2e moitié XIIIe); Oxford, Bodl. Libr., Auct. F. 3. 9 (XVe), Auct. F. 5. 6 (fin XIIIe), Auct. F. 5. 16 (XIVe), Digby 64 (XVe), Hatton 92 (XVe), Miscell. D 66 (XIVe), Rawlinson D 893 (XVe), G 96 (XIIIe), G 99 (fin XIIe-XIIIe) et G 496 [
recte C 496] (fin XIIIe); Oxford, CCC, 121 (XIIIe); Worcester, Chapter Cath., Q 50 (XIIIe); Dublin, Trinity Coll., 270 (XIIIe-XIVe); Evreux, BM, 23 (XIIIe); Lille, BM, 388 (XVe); Metz, BM, 385 (XIVe); Paris, Mazarine, 3792 (XIVe); Paris, BNF, lat. 3630 (XIIIe), 4120 (XIVe), 7679 (XVe), 8447 (XIIIe), 10358 (XIIIe), 11282 (XIIIe), 11867 (fin XIIIe), 14745 (XIIIe), 14842 (XIIIe) et 15171 (XIIIe-XVe); Rouen, BM, 1026 (XIVe); Soissons, BM, 8 (XIIIe); Firenze, BML, Santa Croce XXV Sin. 5 (XIIIe); Roma, Casanatense, 2052 (XIIIe); Bern, Burgerbibl., 519 (XIIIe-XIVe) et 709 (XIIIe); Berlin, SBS, lat. fol. 607 (XIVe); Darmstadt, HLB, 14 (XIVe-XVe); Erfurt, Wiss. Allgemeinbibl., Amplon. 8° 3 (XIIIe), 8° 11 (XIIIe-XIVe), 8° 12 (XIIIe-XIVe), 4° 156 (XIIIe-XIVe), 4° 378 (XIVe); Giessen, UB, 70 (XVe); Göttingen, Staatsbibl., Lüneb. 69 (XIVe); München, BSB, lat. 6911 (XIIIe-XIVe); Wolfenbüttel, Herzog-August Bibl., Gud. lat. 267 (XIIIe-XIVe); Melk, Stiftsbibl., 54 (XVe), 364 (XVe), 967 (XVe) et 988 (XVe); Wien, ÖNB, 3121 (XVe). Les notices de ces manuscrits, non codicologiques, comprennent la date, la liste des différentes ouvres et une caractérisation du recueil en tant que tel. Une troisième partie s'attache ensuite à considérer, ouvre par ouvre, les rapports possibles entre le caractère de celle-ci et sa diffusion, avec des remarques de synthèse sur l'importance, les lieux et les contextes de sa transmission. Une dernière partie examine les autres textes contenus dans les mss comportant des textes de Jean de Garlande: autorités grammaticales (Donat,
Ars minor et
Ars maior; Priscien,
Institutiones grammaticae et
De accentu; Pierre Hélie,
Summa super Priscianum minorem; Pierre d'Espagne,
Summa «Absoluta cuiuslibet»; Nicolas de Brakendale,
Deponentiale), ouvrages lexicographiques modernes (Adam de Balsham, ou du Petit-Pont,
De utensilibus; Alexandre Nequam,
De nominibus utensilium et
Sacerdos ad altare; Alexandre de Halès,
Exoticon; le texte anonyme
Merarium, peut-être d'un auteur anglais; les
Synonyma et les
Aequivoca qui furent attribués à Jean de Garlande, souvent réunis en un ensemble nommé
Encheridion attribué au début de la tradition à Geoffroy de Vinsauf ou Mathieu de Vendôme), auteurs classiques (
Disticha Catonis; Theodulus,
Ecloga; Avianus,
Fabulae; Maximien,
Elegiae; Claudien,
De raptu; Stace,
Achilleis; Perse,
Satyrae; Lucain,
Pharsale; Sénèque,
Tragoediae; Martial,
Epigrammata), littérature moderne en usage dans les écoles au bas Moyen Age (Ps. Ovide,
De mirabilibus mundi; Alain de Lille,
Parabolae et
Anticlaudianus; Ps. Boèce,
De disciplina scholarium; Serlon,
Proverbia et
Versus differentiales; Golias,
Apocalypsis Goliae autrefois attribué à Gautier Map, et
Dissuasio coniugii), littérature scientifique ou quadriviale (Alexandre de Villedieu,
Algorismus et
Massa compoti) et divers autres textes (rhétorique, poétique, littérature édifiante, sciences, commentaires bibliques, théologie, droit, liturgie, médecine, etc.). On observe qu'à la transmission des oeuvres de Jean de Garlande en corpus fait suite dès la seconde moitié du XIIIe s. leur dissémination dans d'autres ensembles, en général grammaticaux; que l'Angleterre garde plus longtemps regroupées les oeuvres de Jean de Garlande et a la quasi-exclusivité de quelques-unes; l'enseignement qu'il avait conçu devait être conforme aux méthodes anglaises auxquelles il avait dû lui-même être formé à Oxford avant 1215/7, et qui durent être importées sur le continent et en particulier à Paris au début du XIIIe s. En France et en Allemagne, c'est surtout l'ouvre lexicographique qui connaît du succès, jusqu'au XVe s., avec une floraison tardive en Autriche de la
Parisiana poetria, sous les formes partielles de l'
Ars rythmica et de l'
Ars dictaminis.
Riduci