Ce texte, resté jusqu'ici inédit, est transmis par trois recueils, le premier de la fin du IXe s. (St. Gallen, Stiftsbibl., 141), le second des IXe-Xe s. (Cambrai, BM, 204 [199]), le troisième, qui dépend du second selon toute apparence, du début du XIe s. (Douai, BM, 306). Le sermon est anonyme dans ses deux copies les plus anciennes, attribué fautivement à Ambroise dans la troisième (où il précède le
De bono mortis). La collection présente à Saint-Gall est encore attestée par deux autres témoins (Graz, UB, 830, ca. 900; München, BSB, Clm 14738, Xe-XIe s.), mais sans le sermon en cause. En introduction, est résumé l'argument du texte, prêché à une époque de désordres climatiques. L'orateur s'adresse à une foule éplorée, peut-être à Rome ou dans une grande ville italienne: ce qui portera Dieu à la miséricorde est la vénération envers la trinité, la dévotion des fidèles, l'absence de schisme, la sollicitude à l'égard des pauvres. Mais l'aumône reste sans effet, quand elle provient d'un riche, oppresseur ou captateur d'héritage. Toutes les citations bibliques - notamment cinq versets consécutifs d'Isaïe (14, 7-11) - dérivent de versions préhiéronymiennes; la langue présente de nombreux traits de latin tardif que les correcteurs carolingiens ont parfois gommés: ces deux phénomènes suggèrent une datation du texte, au moins approximative, entre 450 et 650.
Riduci