Attribué de nos jours - et ce depuis le XVIIe s.- à Arnulf de Bohéries, moine de l'abbaye cistercienne homonyme, le
Speculum monachorum est transmis par près de 200 témoins qui en donnent quasiment tous la paternité à Bernard de Clairvaux. Cependant, ni son auteur, ni la date de sa rédaction ne peut être affirmé avec certitude. La personnalité même d'Arnulf de Bohéries ne se laisse pas cerner facilement: on peut le confondre, mais sans preuves, avec l'abbé de Villers en Brabant (? en 1250). Quand à l'ouvrage, sa datation va de la fin du XIIe siècle, avec comme
terminus postquem la parution en 1147 de la
Vita Malachiae de Bernard de Clairvaux - dont on constate des réemplois - au premier quart du XIIIe siècle, date des plus anciens témoins. Le texte eut une grande influence, malgré sa brièveté et fut particulièrement exploité au sein du mouvement de la
Devotio moderna. L'A. donne une liste non exhaustive des 198 manuscrits latins actuellement connus, classés par ordre alphabétique des lieux de conservation, complétée par une brève liste des manuscrits contenant une version vernaculaire (allemande, italienne ou néerlandaise). Une édition préliminaire est donnée sur la base de huit manuscrits pour illustrer les variations extrêmes de la tradition du texte: Berlin, SBS, lat. fol. 735 (
A: premier tiers XVe s., or. Marienfeld); lat. qu. 165 (
B): deuxième tiers du XVe s., or. Chartreuse d'Erfurt); Giessen, UB, 786 (
C: c. 1488, or. Butzbach); Köln, Dombibl., 1071 (
D: 1447-1450, or. St Johannes Baptista Aachen, Aug.); Köln, Dombibl., 1231 (
E: XVIe s.); Leipzig, UB, 347 (
F: XVe s., or. Fürstenkolleg, Praha); Leipzig, UB, 439 (
G: XIIIe s.); Leipzig, UB, 595 (
H: milieu XVe s., or. Wien ?).
Riduci